LUCE Bè Nouvelle Artiste Reconnue de Marcheprime présente ici un aperçu de ses dernières Œuvres, suite à
la grande Exposition de Février 2020 avec 176 tableaux dans la Grande Salle des Fêtes de Marcheprime.
"L’art, on le sait, est affaire de rencontres.
Quelle étrange intuition me poussa à franchir les portes de la grande salle circulaire du marché de l’Herme à Bordeaux tout nouvellement restauré et désormais consacré à la culture ? Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant parmi d’autres, les toiles de Luce Bè, dont j’ignorais le travail !
Pour moi qui ai consacré tant d’années de ma vie à étudier l’œuvre de la géniale Séraphine de Senlis, je me trouvais soudain dans une situation comparable à celle du mécène Wilhelm Uhde découvrant l’œuvre de sa femme de ménage, Séraphine, dont il ignorait lui aussi le talent ! Eblouissement, surprise, émerveillement, comme si j’entrais soudain dans un autre monde, plus vaste, plus illimité, lieu de jungles imaginaires, d’univers interstellaires, où la couleur dominait, jusqu’à donner le vertige.
J’entrais ainsi ce soir-là dans le monde singulier de Luce Bé.
Sa peinture qui défie toutes les règles de l’art, ne recule devant aucun excès, aucune naïveté, elle est un espace offert à ce que le poète Rilke appelait « l’Ouvert ». Luce Bé s’y est faufilé, elle y a laissé les enseignements ordinaires de la peinture et du dessin, elle y est entrée toute seule, courageusement, défiant toutes les critiques, rejetant tous les obstacles.
Elle est entrée dans cet « Ouvert » et elle s’y est bien sentie, non seulement parce qu’il lui convient mais parce qu’elle sait qu’il est son univers, que là est son vrai lieu. Et elle le retranscrit d’une pâte très particulière, assez inédite dans la peinture dite brute, singulière, franche, naïve, comme on voudra…
Elle y dépense surtout, outre beaucoup de matière picturale, d’amples énergies, qu’on ressent, qu’on entend même en admirant ses toiles venues d’ailleurs. Car elles résonnent et elles vibrent…
On pourrait parler au sujet de Luce Bè, d’influences médiévales, exotiques, persanes, kitsch, foraines même, mais ce ne serait pas suffisant, car elle peint à l’instinct, car tout vient de très loin, de nuits et de puits très profonds. Quelquefois les fleurs vibrent comme chez Van Gogh, des cerceaux d’or et d’azur roulent comme des cellules folles, l’imaginaire se déploie étendant son manteau de lumière et de couleurs, apparaissant comme pour recouvrir de poésie « la terre des hommes ».
C'est pourquoi il faut prêter attention à Luce Bè : sa peinture réenchante un monde, le nôtre, qui ne fait plus rêver."